« L e  C h e r c h e

R a l l o n g é »

J e a n – P a u l

R o y e r

C h a r p e n t e s

a n c i e n n e s

 

 

 

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Restauration du patrimoine bâti :

plonger dans une histoire à respecter

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Visiter un chantier de charpente avec Jean-Paul, c’est se plonger dans l’histoire d’un lieu. Les maisons qu’il restaure, ne sont pas en effet, toutes jeunes. Elles ont des histoires à raconter.

Le lieu-dit sur lequel nous le retrouvons, fait référence à une bataille entre Duguesclin et Robert Felton (ou Jean Felleton). Jean-Paul fait remarquer les traces d’un incendie: moignons de pannes brûlées dans les murs dessinant un autre comble que celui dans lequel nous sommes, le mortier de terre du mur rougi par le feu.



 

 


La maison de pierre a gardé tout son cachet, elle servait jusqu’à récemment d’étable. Jean-Paul explique que dans cette charpente en chêne très simple, on retrouve des dispositions d’origine médiévale qui ont perduré jusqu’au début du XXè dans nos campagnes bretonnes : l’emploi de bois longs pour les pièces passantes (sablières-pannes-faîtages), sablières à râblure qui reçoivent les pieds de chevron, pincement des sablières entre la maçonnerie et les entraits de fermes.

Jean-Paul a proposé de restaurer la charpente à l’identique afin de conserver son aspect à la vieille bâtisse. Le charpentier procède à une analyse critique et technique des systèmes constructifs associés aux bâtiments sur lesquels il est amené à travailler, afin d’y déceler faiblesses, défauts et pathologies quand il y en a. Il y remédie par la recherche de solutions adéquates pour la nouvelle vocation des lieux et en respectant l’existant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans le cas présent, plutôt que de remplacer les parties dégradées de pannes ou de sablières qui font la longueur d’une travée du bâtiment, soit 8 m, Jean-Paul a jugé plus opportun de respecter la technique à bois longs, donc de remplacer ces éléments pièce par pièce. Pour les niveaux de plancher, les sommiers en bon état sont conservés, mais renforcés parce qu’un peu sous-dimensionnés. Les solivettes et les sommiers défectueux sont remplacés. La totalité de ce travail de charpentage-empoutrement-solivage est faite sur le chantier ; seul l’escalier sera réalisé à l’atelier.

 

 

 


 

Jean-Paul travaille seul sur ce chantier de janvier à juin. La « girafe », fantastique silhouette devant la maison, lui permet de hisser seul des poutres jusqu’à la hauteur désirée. Celles-ci sont ensuite glissées dans un trou  fait dans un mur maçonné de la façade jusqu’à reposer dans un second trou dans le mur d’en face.

Charpentier depuis 25 ans  dont 8 en construction navale, Jean-Paul Royer a créé le « Cherche-rallongé », il y a maintenant 8 ans. L’artisan travaille essentiellement à la restauration du patrimoine bâti ancien :de la maisonnette en passant par l’écurie, l’abri de puits, la longère et au manoir ; tant en charpente, pan de bois, escalier que parquet avec une grande exigence de qualité.

L’atelier du »Cherche-rallongé » à La Gouesnière, reflète cette passion pour l’univers du bois et tout ce que l’on peut en faire : c’est une nef (carène renversée) en charpente dite « à la Philibert ».




Source : J.L.Valentin







Charpente "à la Philibert" (J.L. Valentin)







L'atelier du Cherche Rallongé





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Les techniques anciennes au service de la construction neuve

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Le « Cherche-rallongé » a également à son actif quelques constructions neuves, essentiellement pour des semi-autoconstructeurs, dont un superbe chantier dans le bourg de Cancale. C’est un bâtiment à pans de bois (entièrement en charpente assemblée), savoir-faire traditionnel, s’il en est, dans «  le théâtre de l’art de charpenterie »(Mathurin Jousse 1627.)

Les propriétaires de cet atelier-bureau « Qu’en pince le pince », ont fait appel à Jean-Paul pour la conception de la maison et la réalisation de toute la structure en chêne. Ils se sont ensuite occupés du second-œuvre : remplissage(hourdis) chanvre et chaux, bardages extérieurs, parquet, poses des menuiseries, électricité. Des enduits terre doivent être réalisés sur le remplissage, à l’intérieur.

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La charpente épouse les courbes du bois, on en sent les veines sous la caresse. Les marques de charpente sont là, sur chaque pièce, elles servent à identifier, latéraliser et orienter chaque élément lors de l’assemblage et du levage de ce puzzle qui abritera les hommes.

 




Les marques de charpentes, discrètement présentes




 

A la question des critères définissant un bon charpentier en bio-construction, Jean-Paul répond avec le cœur: «  Il y a des secteurs d’activités différents dans la charpente, mais en restauration, il faut que je ressente la maison et le projet, que ça résonne, qu’il y ait de la sympathie avec la maison pour que le chantier se fasse ».


 

 

 

 

LE CHERCHE RALLONGĒ

Jean-Paul ROYER
ZA de l’Outre Ouest
35350 LA GOUESNIERE
Tél. 02.99.89.38.12
Fax : 02.99.89.38.12
Voir le site internet

 

 

 

 


Ferme : Structure triangulaire constituant l’ossature d’une charpente par l’assemblage, dans le cas d’une ferme simple, d’un entrait (à la base du triangle), de deux arbalétriers (formant les côtés) et d’un poinçon vertical.

Panne : Pièce de bois horizontale, placée sur les arbalétriers d’une ferme, qui supporte les chevrons de la couverture. La panne faîtière, à la jonction de deux versants de toiture, porte l’extrémité supérieure des chevrons.

Poinçon : Pièce verticale d’une ferme triangulée dans laquelle s’assemble les arbalétriers, l’entrait et éventuellement les contrefiches.

 

 

 

 

 

Pour découvrir et comprendre les grands principes de conception des charpentes traditionnelles, consultez le guide La charpente, mode d’emploi de Jean-Louis Valentin (Eyrolles, 2008), dont sont issus les schémas illustrant cet article.